Cette année est vraiment particulière.

A l’école aussi.

Toute la journée, de 6 à 65 ans, avancez masqué.e.s !

A chaque début de cours, les mains désinfectez !

Toutes les sorties scolaires, annulez ! .

Les projets ? Renoncez !

Les classes ? Sédentarisez !

Les cours de récréation ? Morcelez !

Alors, nous, dans l’ombre des protocoles et de nos ordinateurs à 150 €, on coud comme on peut de toutes petites miettes de rêve, d’espoir.

On bricole des petits bouts de papier trempés de larmes silencieuses.

On glisse de la douceur, de l’écoute, un brin de folie anachronique dans les moments que l’on partage avec elles, avec eux, petit.e.s d’Homme au coeur grand mais tourneboulé par ce qui fait leur actualité.

On ose parler d’amour, oui, là en classe.

L’amour de l’autre.

Là, l’autre, celui que tu ne peux plus embrasser, caresser, effleurer.

Celui dont on ne voit que les yeux.

Dont on devine à peine le menton, les lèvres, le nez sous l’affreuse peau de papier.

Dont on fantasme les traits.

Que l’on voudrait étreindre de nos sourires cachés.

Alors on propose de jouer le jeu.

Le jeu des anges gardiens.

Oui… en attendant….

En attendant, soyons ça, les un.e.s pour les autres…

Des anges gardiens.